La jeunesse est faite de pressions et de rêves. Elle s’accomplit dans les rebondissements de vouloir soulever les montagnes. Elle se mesure debout, à tous les niveaux. Elle s’inspire d’un idéal de vie et se donne le but ultime de la réussite. La jeunesse est un moment de la vie où tout est confus dans la tête, où les luttes surgissent en amas de cartouches et où l’espoir est la seule valeur qui interpelle le cœur.
La jeunesse domine les envies et rompt avec une certaine peur d’aller vers un autre monde. C’est en jeunesse qu’on rame dans le fleuve saugrenu du seul risque en espérant s’offrir la goutte du vase qui change le monde. Ainsi, on chérit la jeunesse avec une délicatesse flamboyante. C’est le seul moment de la vie où il faut tout régler, en tout cas, dans la mesure du possible. Qu’est-ce dit? La jeunesse est un moment de risque pour ceux qui veulent réussir par tous les moyens et y compris par les moyens non conventionnels. N’ont-ils pas pris la méditerranée dans l’espoir de s’épanouir ?
La jeunesse c’est l’affirmation de sa pleine personnalité. Il s’agit plus d’être un éternel innocent, il faut se lever et faire preuve de maturité. Reluisant à tous points de vues, ce temps renferme des épreuves d’une complexité rare. C’est là où on fonde une famille, on cherche à bâtir un foyer, on s’installe dans des lieux de circonstances pour atténuer l’ardeur familiale et prétendre reprendre le flambeau.
Dans les dédales de notre piteuse existence, on s’enferme dans des choix de vie, lesquels s’avérant parfois incompris. Mais on se dit que c’est l’unique moyen qu’il faut pour dérider le tourbillon et s’affirmer.
La jeunesse c’est également et plus encore l’implication dans une certaine mesure au milieu de la vie publique. C’est se jeter dans le mouvement collectif en tentant d’accomplir sa flamme citoyenne et patriotique. Moment de trouvaille et moment d’alignement dans des projections politiques de son choix. L’idéal, ici recherché, est de changer le monde, de décliner sa vision et d’être utile à une communauté.
Ainsi commencent les engagements politiques, sociaux et environnementaux. C’est en ce sens qu’il faut rappeler, à juste titre, les derniers mots de Émile Zola dans sa lettre parue le 14 décembre 1897 sur la jeunesse qui disait ceci 《 Où allez-vous jeunes gens, où allez-vous étudiants, qui battez les rues, manifestants, jetant au milieu de nos discordes la bravoure et l’espoir de nos vingt ans? Nous allons à l’humanité, à la vérité et à la justice 》. C’est effectivement ce que doit faire la jeunesse à un certain stade de la vie où le courage et l’aptitude chantent et s’insurgent.
Jeunesse, nous nous distinguons par ce que nos os renferment à savoir l’essence pleine qui soulève le moteur rapide de nos battements de cœur. C’est le mérite du temps de jeunesse. Ce mérite ne doit pas être réservé uniquement à l’orgueil individuel, il n’a de sens véritable que s’il permet de montrer la voie et de laisser une trace indélébile qui va interpeller les générations futures à continuer la belle œuvre, déjà lancée, par l’ancienne génération.
La jeunesse est aussi la préparation de la vieillesse, c’est la gestion responsable de son temps d’adultes confirmés. C’est l’unique façon de ne pas mener une fin de vie pitoyable.
À quelques encablures de la fin de son plein temps, il est impératif de devenir un doyen pour la nouvelle jeunesse, un repère irréprochable et un miroir de principes fortement recommandés pour une vie stable et pleines d’épanouissement.
Souleymane Kane « SOLEIL-MAN »