Gracié en juin 2016 avant de s’envoler pour le Qatar, Karim Wade, est plus que jamais attendu pour le prochain scrutin présidentiel. Un « long séjour qui, malgré tout, maintient le parti démocratique sénégalais dans son secret espoir de voir Wade-fils faire son « come-back ».
Assistons-nous à cette scène qui ressemblerait à celle de Mor Lam attendant inlassablement que son « ami » Moussa quitte sa case pour s’emparer de « l’os de Mor Lam »? ( Birago Diop). Quand est-ce que prendra fin la longue attente des sénégalais particulièrement ceux du parti démocratique Sénégalais qui s’impatientent de voir leur candidat enfin, s’affirmer devant les plus de 17 millions de sénégalais qu’il aimerait convaincre de par son programme ? Plus qu’une question de temps semblerait-il.
À un peu plus de deux mois, il faudrait bien que les militants et sympathisants sachent « enfin » si Karim Wade prendra part de la présidentielle ou pas en tant que candidat. Même s’il n’a pas fait publiquement sa déclaration de candidature pour l’élection présidentielle de 2024, l’ancien ministre de l’énergie sous le régime d’Abdoulaye Wade a déposé sa caution à la caisse de dépôts et consignations, lundi dernier. Ouvrant ainsi le bal, Karim Wade et ses partisans préparent « la grande offensive du retour de l’enfant prodige ». Dans un contexte où la bipolarisation s’accroît entre le camp du pouvoir et le parti dissous, Pastef, Karim Wade et le PDS s’ouvrent une brèche pour montrer que leur parti est plus que jamais vivant. Et que son secrétaire général national, toujours aussi stratège.
Soutenant que son candidat reste son seul et unique représentant à l’élection présidentielle de février prochain, le retour de Karim Wade est bien à l’ordre du jour au sein du parti. « Notre parti prépare activement, avec une réorganisation de toutes les structures, la venue de notre candidat », apprend t-on de la même source qui confie qu’à son arrivée, Karim prévoit une tournée dans les foyers religieux pour rencontrer les guides spirituels. Aussi, le calendrier pour les tournées dans les régions du Sénégal et dans la diaspora est en train d’être élaboré par le parti. C’est un calendrier qui sera d’ailleurs bouclé assez vite.
En sus, « le candidat du parti démocratique sénégalais serait en contact avec de hauts responsables et même avec des candidats déclarés… » En effet, il est bien probable que « Boy Naar » (comme l’appellent certains dans le parti) foule le tarmac de l’aéroport sénégalais en janvier prochain.
En 2019, voulant briguer la présidence de la République, Karim Wade avait été recalé par le Conseil constitutionnel. La commission politique du dialogue national, initiée par le président Macky Sall a fait appel aux forces politiques et à la société civile (des discussions auxquelles une partie de l’opposition, dont Ousmane Sonko n’a pas pris part), est passée par là. Les cas de Khalifa Sall et Karim Wade y ont été évoqués et un consensus ainsi été trouvé sur la possibilité pour « les 2 K » de participer à ce scrutin présidentiel.
Ainsi, à la faveur de cette réforme les replaçant dans la course à la présidentielle, Karim Wade qui prépare son retour semble pousser des ailes et croire à la réalisation de son si cher vœu.
Celui qui était nommé, « ministre du ciel et de la terre » lors du règne de son père, doit certainement se réjouir de la suppression de la CREI et son remplacement par le pôle judiciaire financier, comme « fruits » du dialogue national. Et ce, malgré les regrets qui l’ont animé ainsi que le parti démocratique sénégalais face aux multiples procédures judiciaires.