Je ne peux m’empêcher de m’indigner face à ce jeu de yoyos de la France concernant le massacre de Thiaroye en 1944. D’abord, le président français actuel, Emmanuel Macron, attend la fin de son second mandat pour reconnaître, du bout des lèvres, qu’il y a bien eu massacre.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi tant de temps pour dire une vérité que les familles sénégalaises portent comme un fardeau depuis 80 ans ?
Et que dire des chiffres ? Au départ, la France parlait de 35 morts. Ensuite, ce fut 70, puis “entre 70 et 80”. Pourtant, plusieurs historiens, basés sur des enquêtes sérieuses, avancent des chiffres bien plus élevés, entre 300 et 400 morts.
Cette incohérence est une insulte à la mémoire des victimes et à la douleur de leurs familles.
La France a aujourd’hui un devoir moral et historique. Elle doit, par la voix d’Emmanuel Macron, présenter des excuses officielles aux familles éplorées, au président Bassirou Diomaye Faye, et à tout le peuple sénégalais.
Mais les excuses, aussi importantes soient-elles, ne suffisent pas. Le geste le plus significatif serait de déclassifier toutes les archives liées à Thiaroye 1944.
Le peuple sénégalais, comme le monde entier, a le droit de savoir ce qui s’est réellement passé : combien de soldats africains, qui avaient risqué leur vie pour défendre la France, ont été lâchement massacrés ? Pourquoi en est-on arrivé là ?
La vérité ne peut plus attendre. En ce 80e anniversaire, il est temps de sortir de l’ombre et de rendre justice à ces héros oubliés.
Sans vérité, il n’y aura ni pardon, ni réconciliation.
BKD…