Une demi-heure après 5 heures du soir. À la sortie 9, niveau SEDIMA, la circulation vire au cauchemar.
Les voitures débordent de l’autoroute, s’échouant sur le rond-point dans un chaos indescriptible.
Thiès, AIBD, Diamniadio, Rufisque… tout converge ici, dans une lutte où chacun tente d’avancer, centimètre par centimètre.
Mais ce n’est pas tout.
Même les véhicules venant de Rufusque, qui veulent prendre l’autoroute pour filer vers Dakar ou Keur Massar, se retrouvent coincés dans ce piège.
Ceux venant de Keur Massar pour rejoindre l’autoroute en direction de Dakar ou Rufusque subissent le même sort.
Et même ceux qui arrivent de Dakar pour rallier Almadie 2, Diakhaye, Kounoune et autres destinations doivent affronter cet entonnoir infernal.
Sans oublier tous les véhicules venant des localités environnantes, qui doivent eux aussi traverser ce carrefour pour sortir de Dakar par l’autoroute à péage.
Tout le monde se croise ici, dans un embouteillage monstre.
Les klaxons fusent, les moteurs grondent, mais la cadence est infernale : deux à l’heure, parfois moins.
Les charretiers, imperturbables, s’engouffrent entre les véhicules, imposant leur loi sans papiers ni assurance.
Quant aux Jakartamen et conducteurs de scooters, ils slaloment avec insolence, frôlant rétroviseurs et pare-chocs, comme si la route leur appartenait.
Un taxi pile pour éviter l’un d’eux, manquant de se faire emboutir par un bus Tata.
Au milieu de cette fournaise, les vendeurs à la sauvette arpentent les files, vendant petit cola, « nana » (feuilles de menthe en français), fruits frais, etc.
Plus loin, le vendeur de globes terrestres pour décoration vraisemblablement attend, immobile dans un coin, non loin du rond-point.
Un coup de sifflet strident fend l’air. Un policier tente de ramener un semblant d’ordre, levant un bras pour bloquer une file, agitant l’autre pour libérer le passage.
Il régule le trafic selon son appréciation, analysant le flot des véhicules. Un second coup de sifflet !
Un scooter essaie de forcer le passage, mais le regard du policier le cloue sur place.
Et enfin, la délivrance.
Ouf de soulagement. On dépasse le rond-point, on respire mieux. On aura tout vu ici. Absolument tout.
BKD…