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Retour à Dieu : Quand le cimetière Bakhiya de Yoff nous rappelle l’essentiel (Par Boubacar Kambel DIENG)

Ce dimanche 23 mars 2025, en début d’après-midi, je me suis rendu au cimetière musulman Bakhiya de Yoff. Mais avant même d’y arriver, j’ai été confronté à une réalité frappante : la difficulté d’accès.

La route principale menant aux cimetières était congestionnée, les véhicules avançaient au ralenti, pris dans un flot ininterrompu de voitures, de corbillards et de personnes à pied.
Un silence pesant régnait malgré la foule, comme si chacun, dans son cœur, portait le poids d’un départ, d’un deuil, d’un adieu.

Arrivé au niveau du parking, une autre épreuve m’attendait : impossible de trouver une place. Tout était saturé. Chaque espace était occupé, chaque recoin abritait des voitures stationnées, des familles en deuil, des visages marqués par la douleur et la résignation.

J’ai vu des groupes d’hommes et de femmes rassemblés, certains murmurant des prières, d’autres le regard perdu dans le vide, comme s’ils réalisaient soudain l’éphémérité de la vie.

Face à cette situation, j’ai pris la décision de rentrer avec mon véhicule à l’intérieur du cimetière, espérant y trouver un passage plus fluide. Mais là encore, c’était un véritable parcours du combattant.

Les allées habituellement réservées aux véhicules étaient envahies : des corbillards immobilisés, des familles regroupées autour de tombes fraîchement creusées, des personnes avançant lentement, absorbées dans leur chagrin et leurs prières.
Il n’y avait plus d’espace, plus de voie dégagée, plus de place pour autre chose que le deuil.
J’ai dû m’arrêter, attendre, me résigner.

Bloqué par cette marée humaine, j’ai observé. J’ai vu des larmes silencieuses couler sur des joues creusées par la douleur. J’ai entendu des versets du Coran récités d’une voix tremblante, comme un ultime hommage aux âmes disparues.

J’ai ressenti le poids de la mort, sa proximité, son inéluctabilité.

Ce moment d’attente forcée m’a offert un instant de méditation. Chaque personne présente ici accompagnait un être cher vers sa dernière demeure. Un père, une mère, un frère, une sœur, un ami…

Aujourd’hui, ils sont là, réunis dans la tristesse. Et demain ?
Demain, ce sera peut-être nous.

Nous passons notre vie à courir après tant de choses, mais au bout du compte, nous nous retrouvons tous au même endroit.

Les honneurs, la richesse, le pouvoir… tout cela s’efface face à la tombe, car seule demeure notre relation avec Dieu.

Combien de temps nous reste-t-il ? Personne ne le sait.
Mais une chose est sûre : tant que notre souffle anime notre poitrine, tant que nos yeux s’ouvrent chaque matin, nous avons encore une chance.
Une chance de revenir à Dieu, de purifier nos cœurs, d’être meilleurs, d’aligner nos actions avec ce qui compte réellement.

Le cimetière est un lieu de vérité, car ici, les illusions tombent et seule demeure la réalité du retour à notre Créateur.

Car tôt ou tard, nous retournerons à Lui.

Que Dieu pardonne nos manquements, qu’Il apaise les cœurs endeuillés et qu’Il nous guide vers Sa lumière.

BKD…

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